Le grand bond du télétravail en France
La crise sanitaire du Covid-19 a permis de faire la lumière sur le télétravail. De nombreux Français ont en effet été amenés à adopter ce mode de travail notamment au moment du confinement. Quels en sont les avantages ? Les freins ? Le CIEFA Paris vous propose de faire le point dans ce dossier sur tout ce qu’il faut savoir sur le télétravail.
L’évolution du télétravail en France
Si on dénombrait 7,2 % de taux de salariés français en télétravail en novembre 2019*, le chiffre a depuis nettement évolué !
En effet, lors de l’annonce du confinement en mars dernier, plus de 30 % des actifs pratiquaient alors le télétravail à temps plein*. L’ensemble des Français et des entreprises ont ainsi été confrontés à de nouvelles conditions de travail, mises en place dans l’urgence.
Cette expérience a été dans la majorité des cas appréciée, puisque 71 % des personnes* qui ont découvert le télétravail pendant le confinement souhaitent à l’avenir travailler à distance au moins un jour par semaine. On peut toutefois noter une certaine ambivalence des Français quant au télétravail, qui déclarent à 45% souhaiter travailler pour moitié au bureau et de l’autre à la maison.
Les points positifs et les freins du télétravail
Que ce soit du point de vue des collaborateurs ou de l’équipe encadrante, le télétravail possède à la fois des atouts mais aussi quelques freins.
#1 Le point de vue des salariés
Les salariés apprécient le télétravail en cela qu’il leur permet de mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle. Ils peuvent en effet adapter leur organisation et gérer leur temps plus à leur guise. De plus, les salariés apprécient de ne plus avoir à perdre de temps dans les transports, et de gagner 45 minutes de temps de repos.
Dans une étude réalisée en 2018 par IFOP pour Malakoff Médéric, les salariés faisaient ainsi part des bénéfices du télétravail :
- plus d’autonomie (90 %) ;
- un meilleur équilibre vie pro/perso (87 %) ;
- moins de fatigue (86 %) ;
- un plus grand épanouissement (78 %).
Pour autant, il convient de quelque peu tempérer cet enthousiasme en rappelant que le télétravail possède également ses limites dans certains cas. En effet, 41 % des interrogés se déclarent plus stressés en télétravail qu’en présentiel. Il faut en effet souligner que le télétravail peut être vecteur d’isolement et pour certains, il peut être difficile de savoir délimiter le temps à accorder au domaine professionnel.
#2 Le point de vue de l’employeur et des RH
Le télétravail a également des points positifs sur l’entreprise. En effet, il apparaît qu’il permet d’augmenter la productivité des salariés, du fait de la satisfaction de ces derniers qui sont alors plus investis et motivés dans leurs fonctions. On notait par ailleurs en 2018 une baisse notable des arrêts maladie des personnes en télétravail, jusqu’à 5,5 jours par an. De plus, l’entreprise peut réaliser des économies d’échelle sur les locaux et les dépenses courantes.
Pour autant, la situation exceptionnelle à laquelle ont été confrontées les entreprises lors de l’apparition du Covid-19 nuance là encore quelque peu l’engouement inhérent au télétravail, notamment au niveau des ressources humaines qui ont dû s’adapter dans l’urgence. Lors de l’annonce du confinement en mars dernier, les RH ont dû tout mettre en œuvre pour assurer la continuité de l’activité.
Les RH ont dû d’une part accompagner la mise en place du télétravail en fournissant les outils nécessaires aux collaborateurs, et d’autre part, veiller à éliminer les freins qui pouvaient entraver le bon fonctionnement du télétravail. Les échanges étaient pour cela un point crucial, la communication a plus que jamais eu son importance. Les RH ont dû repenser l’organisation des services et assurer un suivi régulier avec les salariés en télétravail, ainsi qu’avec ceux en arrêt maladie.
Et puisque les RH étaient également en télétravail, cela a eu un impact sur le processus recrutement. Il était en effet capital de maintenir ce pan d’activité en effectuant divers ajustements, comme par exemple le recours aux entretiens en visioconférence. Les RH avaient notamment un rôle d’information afin de rassurer les candidats quant aux dispositions prises par l’entreprise.
Par ailleurs, les RH doivent pouvoir continuer à assurer la gestion des temps et des activités (GTA). La mise en place d’outils doit permettre entre autres de rendre visible le temps de travail des collaborateurs. Il est également possible de mettre à disposition des outils qui offrent la possibilité aux collaborateurs de prendre des initiatives sur des processus RH, comme pour les demandes de congés ou encore la planification du temps de travail.
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* Sources :
La DARES (Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques)
Étude réalisée par Odoxa-AdvisoPartners
Colliers International
Deskeo
Enquêté DGE